Classe Alpha: Culture Héroïque

Keiko arriva devant sa salle de classe. Il était en retard, très en retard. Il faut dire qu'il ne s'était pas pressé comme à son habitude. Il s'était arrêté plusieurs fois pour observer les tableaux qui décoraient les couloirs, ou observer une mouche passer ou encore sans raison apparente, juste par envie. Maintenant qu'il était arrivé, il n'avait pas vraiment envie de débouler en plein milieu d'un cours. Pourtant une petite voix intérieure aux intonations de son père lui répétait qu'il n'était pas sage de manquer son premier cours. Tandis qu'une autre, à l'allure menaçante et semblable à celle de son frère aîné, lui disait de bouger ses fesses rapidement, d'entrer et de cesser de rester planté comme un piquet. Et ceci avant la fonte des neiges, si possible.

Keiko poussa un long soupir et frappa trois coups net. Il n'eut pas de réponse,... mis à part un énorme vacarme de l'autre coté de la cloison. Légèrement inquiet, il ouvrit... et manqua de peu de finir décapiter par une racine géante. Il en esquiva une autre qui passa entre ses jambes en direction de la sortie. Il jeta alors un coup d'oeil à la salle. Il y avait deux autres élèves en présence du professeur qui semblait content d'avoir manqué d'être atomiser sur la parois. Sous ses ordres les racines se rassemblèrent pour former un masque. Le professeur expliqua aux deux jeunes hommes leur possibilité d'évolution, leur parla d'une histoire d'équipe et passa à un autre sujet. Mais Keiko n'écoutait pas. Au fond de sa tête s'emmêlaient des pensées angoissantes, dont l'une d'elle : Il ne tiendrait jamais vingt quatre heure, il allait mourir avant! Il lui suffirait d'utiliser son pouvoir pour finir écraser comme un vulgaire insecte. Que peut une fourmi face à Goliath? Et il se sentait fourmis, une très petite fourmis.

"Pardon, j'ai du me trompé!" murmura-t-il dès que son cerveau se reconnecta à la réalité.

Sans un mots de plus et légèrement livide, il fit demi tour et referma la porte derrière lui.

* Restes calme, Keiko! Restes calme! *

Le peu de couleur qui restaient encore sur le visage de Keiko quand il sortit de classe furent balayée à l'apparition du professeur devant lui. Il lui fallut plusieurs minutes pour traiter l'information. Oui, il était bien sortit de classe. Alors pourquoi le professeur se tenait-il toujours devant lui? Son cerveau lui indiqua brièvement qu'il était en surchauffe neuronal.

Le professeur commençait à s'inquiéter et cela n'avait rien d'étonnant car Keiko n'avait pas bouger d'un millimètre depuis son apparition. Enfin, après plusieurs minutes de silence, Keiko sembla s'animer à nouveau. D'un geste vaseux, il désigna la porte, puis pointa le professeur dans le but de résumé la situation. Son cerveau trouva alors la réponse à son interrogation.

* Téléportation! *

Keiko écouta légèrement perdu le discours de son professeur principal. Il suivit du regard sa main tendue qui lui désignait la salle de cours. Il voulait qu'il entre.

" Une seconde, s'il vous plait! " Murmura Keiko.

Keiko s'éloigna de quelques pas, prit sa respiration et hurla un grand coup pour évacuer le stresse et le trop plein d'émotion de la journée. Une fois qu'il eut reprit son souffle, il se retourna vers son professeur et murmura un faible bonjour. Puis légèrement raide, il se dirigea vers la salle de classe et entra.

Une fois entré, Keiko murmura un faible salut et fit un léger signe de la main en direction des autres élèves. A l'énoncé de son nom, il sursauta légèrement. Alors comme ça, son professeur principal savait déjà tout de lui! Cette situation l'angoissa un peu. Keiko se demandait ce que le professeur Link savait exactement sur lui et comment il l'avait appris. Cependant, il n'osa pas lui poser la question.

Keiko fut surpris lorsque Hyaku lui apprit qu'il avait assisté à une démonstration de grande vitesse et non de téléportation. Il était pourtant sûr de ne pas avoir entendu la porte s'ouvrir ni se refermer au passage du professeur.

Keiko poussa un bref soupir lorsqu'on lui demanda de parler de son don. C'était le moment qu'il craignait le plus. Il entendait déjà les critiques et les moqueries fuser. C'était réellement obligatoire qu'il se ridiculise? A voir la façon dont le professeur et les autres élèves le regardaient, il n'avait pas vraiment le choix. C'était trop tard pour fuir. Keiko poussa un long soupir.

"Je suis capable de réduire ma taille jusqu'à quelques centimètres de hauteur." Expliqua-t-il.

Tout en parlant, Keiko illustra ses propos en perdant une bonne trentaine de centimètres. Puis, figer à cette nouvelle taille, il attendit le verdict.